dimanche 30 novembre 2014

Sans titre.

Il m'arrive parfois de m'arrêter dans ce que je fais, de me poser, et de me demander ce qu'il y a ensuite. Je ne parle pas de demain, je ne parle pas de la vie après la mort, je parle de ce qui nous attend dans un futur plus ou moins proche. Pas demain, pas dans cinquante ans.

De part ma courte expérience, j'ai bien vu que rien ne sert de faire des plans et projets carrés, dans lesquels il est rare qu'on soit établis au moment où on l'avait prévu. Se remettre du sentiment d'échec ensuite est assez compliqué.
Surtout que c'est désormais rare que ces réflexions portent sur mon futur, il s'agit plus de celui de King.

Je sais que j'ai le temps, que ce n'est qu'un bébé. Comme quand je disais qu'il est important d'instaurer une relation de confiance avec son enfant de façon à ce qu'il puisse nous dire sans même hésiter ce qu'il traverse et que D. m'a fait remarquer qu'il n'avait de problème qu'avec son doudou. Ce que je voulais dire, c'est que pour moi il faut commencer dès le plus bas âge. Je n'essaie en aucun cas de dépeindre l'image d'une mère modèle. Je fais seulement ce que j'ai vu ma mère faire, je fais seulement ce que je crois bon de faire. Je fais seulement ce que je veux faire pour mon enfant, et peu importe l'image de moi que ça donne, le bien être de mon fils est ce qui me motive dans mes actes.

Bref, ce n'est pas de ça que je voulais parler.
Quand je me pose pour penser à ce à quoi j'aimerais que l'avenir de King ressemble, je me sens parfois coupable -en particulier cette semaine- d'avoir donné naissance à un enfant, qui n'a rien demandé à personne, dans un monde où des gens s'en prennent sexuellement à des enfants, où des enfants meurent sous la charge de travail qui leur est imposée pour que des personnes qui ont plus d'argent qu'ils n'en verront jamais aient de jolies chaussures, où la justice ne s'applique pas en faveur d'enfants morts, le corps criblé de balles.


Comment est-ce qu'on est censés faire? On apprend aux enfants qu'il doivent être fiers de qui ils sont quelle que soit leur couleur, leurs origines, leur anatomie, quel que soit le contexte. Mais comment justifier, que des enfants comme eux, des enfants comme nous en avons été, soient tombés.. pour rien? On tente de leur apprendre à être des personnes responsables et à ne pas être source de problèmes, on leur apprend à se défendre et leur interdit d'attaquer les premiers, on leur apprend a être polis et obéissants. Mais comment justifier que bien souvent les attaques viennent de l'intérieur? Comment justifier que parfois, l'entité sous laquelle on se réfugie pour que le voile du mensonge soit levé nous tourne le dos et tranche en faveur de ceux qui nous outragent?
Comment expliquer à nos enfants, à qui on apprend que l'éducation est la clé, que certaines personnes sont ignorantes au point de s'attaquer à d'autres parce qu'ils sont différents?

Où que l'on soit dans le monde, quelle que soit l'échelle, on a déjà été témoins d'injustices. Comment faire face à elles, puisque quelque soit le comportement qu'on adopte, on est toujours dans le tort pour quelqu'un. Comment apprendre à nos enfants à être plus grands et plus forts que ça?

C'est réellement une question ouverte, j'aimerais réellement pouvoir savoir ce que vous pensez de tout cela..

3 commentaires:

  1. Pourquoi se sentir coupable d'avoir donné la vie? Pourquoi se sentir coupable d'avoir permis à un enfant de pouvoir rire? De pouvoir aimer? De pouvoir prendre du plaisir au quotidien? Certes la vie n'est pas rose mais elle n'est pas toute noire non plus. Certes il y a des malades qui abusent des enfants mais à côté combien d'enfants vivent une enfance joyeuse? Certes il y a des enfants qui travaillent dans les usines, mais combien dorment au chaud dans leur lit jusqu'à ce qu'ils quittent le domicile familial?

    Tu n'as pas à te sentir coupable d'avoir donné la vie, tu dois tout simplement tout mettre en oeuvre pour protéger ton enfant du mieux que tu peux et essayer de lui inculquer les valeurs qui pour toi te semblent juste ou l'aideront à être heureux demain.

    Le monde peut être cruel et injuste mais c'est aussi à nous de le faire comprendre à notre enfant. Certes on ne pourra pas toujours être derrière notre enfant parce qu'il doit se faire sa propre expérience, mais c'est à nous de faire en sorte que pendant cette période de "solitude", il sache faire les bons choix et s'éloigner de lui même de ce qui pourrait lui faire perdre un temps précieux, qu'il comprenne que même nos petits actes peuvent avoir de grosses conséquences, donc de toujours réfléchir avant d'agir.

    Tu ne dois jamais baisser les bras en ce qui concerne l'éducation de ton enfant car les gens pourront dire ce qu'ils veulent, mais ton enfant c'est ton héritage, le tien pas celui des autres. Il est ce que tu laisseras de plus important au monde futur. Tant que tu montreras que tu as la capacité de le faire tu auras toujours le respect de ceux qui comptent. L'important n'est pas de plaire à tout le monde mais tout d'abord il faut que ton enfant te plaise comme il est, que tu sois fier de lui au quotidien, parce que c'est le fruit de tes entrailles, de ton travail et de tes sacrifices. Si tu penses que le danger vient souvent de l'intérieur, alors débarrasse toi de tout ce qui te procure ce sentiment de malaise.

    Dans la vie on ne peut pas toujours prévoir ce qui se passe, les accidents arrivent, c'est ça qui fait qu'être parent est le métier le plus difficile au monde mais aussi un accomplissement pour certains.

    En ayant conscience de cela tu dois donc tout mettre en oeuvre pour apprendre à ton enfant que le plus important dans la vie c'est d'être heureux, qu'il n'ai jamais de regrets, qu'il vive 10 ans ou 100 ans.

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  2. Les interrogations tu en auras toujours, mais comme dit ton ami ce n'est pas cela qui t’empêchera de faire ce qu'il faut.
    Il faut armer ton enfant, le préparer à la diversité, lui dire que dehors, il y a de mauvaises choses mais de très belles aussi. Lui donner l'envie d'aller de l'avant, surtout qu'il ne ressente pas tes angoisses.
    Moi je n'ai aucune inquiétude quand au fait que tu es à la hauteur. Ce qui m'inquiète le plus c'est que tu sois seule, loin de moi. Mais c'est cela aussi la formation.
    Un parent fait toujours ce qu'il peut !

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  3. La préoccupation est pertinente. Quand on observe l'évolution du monde, l'évolution des moeurs et le chemin que prennent les Hommes, on se demande quelle y sera la juste place pour un enfant qui n'a rien demandé à personne, plein de vie et qui ne demande que du beau. Je tiens tout d'abord à saluer l'essence même de ta préoccupation. On dit que les mamans mettent parfois leur vie entre parenthèses pour planifier celle de leurs progénitures. Je suis ravi de constater que ce n'est pas qu'une rumeur. Pour apporter - au moins essayer - une réponse à tes interrogations, sache que le restant de ta vie te servira d'arène de combat et que tu devras te battre non pas de toutes tes forces, mais de tout ton cœur. Je suis encore loin de tout ça, mais figure-toi que pas plus tard que cet après-midi, je réfléchissais moi aussi à ce que serait la vie de mon enfant dans ce monde. Dans notre monde, tel qu'il est, tel qu'il devient. Et la réalité m'est apparue clairement : le combat est mien. Le combat est tien. Nous nous sommes donnés corps et âme à l'école pour réussir plus tard et entre autres, offrir à nos proches et surtout à nos enfants, tout ce qu'ils méritent au moins à hauteur de notre volonté et éventuellement, à hauteur de notre amour. C'est ce pourquoi nous nous battons tous les jours. Je ne sais pas quel a été ton parcours mais j'ai d'excellentes raisons de penser que tu as de la suite dans les idées et sans doute un bel avenir devant toi. Alors à aucun moment il ne devrait te venir à l'esprit que la vie puisse être plus forte que toi, plus forte que lui, et dévier le chemin que tu te donnes les moyens de tracer pour lui. Le combat réside également en le fait de lui inculquer les valeurs que tu juges bonnes, espérant de tout ton cœur qu'il les emportera avec lui aussi loin qu'il puisse aller. En fait, ce que je dis a l'air très théorique - eh oui, je suis jeune, probablement loin d'être papa -, mais j'y crois dur comme fer : avoir un fils et en faire un grand homme est la raison pour laquelle je me lève tous les matins, me donne en corps et en pensée pour obtenir de bonnes notes à l'école. Je sais à présent que tu partages cette rage. Bats-toi pour ça. J'espère de tout cœur que par la Grâce de Dieu, j'aurai au moins un enfant dans quelques années et à ce moment-là, ce sera mon combat. En attendant, je t'adresse de tout coeur mes plus sincères encouragements.

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